L’ampleur que prend actuellement, dans la majorité des pays occidentaux, la pratique de la reconversion des bâtiments désaffectés en faveur de nouveaux usages collectifs constitue un phénomène de civilisation sans précédent à cette échelle : il est révélateur, en France et à l’étranger, d’une mutation de notre société. L’apparition et le développement rapide de l’intérêt du public et de la presse, des autorités nationales ou locales et des professionnels à propos de cette façon nouvelle de concevoir des équipements publics les plus divers et de réaménager des quartiers urbains, correspond à une évolution récente de l’état d’esprit des individus et des groupes dans les pays industrialisés, ainsi qu’à une pratique nouvelle de l’architecture et de l’urbanisme : par ce biais ces disciplines trouvent enfin l’occasion de se remettre au diapason de la sensibilité et de la demande de nos contemporains
La réaffectation de bâtiments mal ou non utilisés à de nouveaux usages collectifs offre un immense champ d’action aux autorités et collectivités locales, aux bâtisseurs et aménageurs, soucieux : d’innover sans renier pour autant les témoignages architecturaux de notre histoire ; de faire à la fois acte de réalisme et de sensibilité ; de s’intégrer dans un courant d’action et de pensée qui pourrait être reconnu comme des apports culturels, techniques et politiques marquants dans l’histoire de l’aménagement de nos agglomérations durant les années 1970.