1560-1570 : Montauban acquise au protestantisme, subit les rudes soubresauts qui secouent le royaume de France. Occupation et destruction des couvents et des églises, ruines de maisons particulières, le bilan de la décennie est lourd. Force est de reconstruire sur les décombres hérités des luttes religieuses. Aussi le flâneur qui se promène aujourd'hui dans le centre de Montauban est-il frappé et séduit par l'homogénéité architecturale de la ville historique, fruit des 125 années qui suivirent les guerres de religion. La reconstruction eut lieu, étayée par un pouvoir politique fort, peu à peu entamé du fait de la reconquête catholique et auquel la révocation de l'Édit de Nantes mit un terme définitif en 1685. Du tissu urbain de briques roses se détachent aujourd'hui des points forts : la place nationale, d'anciens couvents, les quais, le jardin de l'évêque, l'ancien Collège, la promenade du cours Foucault, l'ancien palais épiscopal (l'actuel musée Ingres), la ligne harmonieuse des hôtels le long du Tarn. Ces monuments, et d'autres encore, héritiers du long siècle d'hégémonie protestante sont présentés ici dans leur contexte historique et politique et analysés à la lumière des critères adoptés en matière d'architecture. Une abondante illustration, proche du texte, anime cette étude urbanistique et architecturale.