Dans les villages de Haute-Savoie ou à leur périphérie, le végétal est un élément caractéristique des paysages ruraux, autant qu'un facteur d'identité et de diversité. Vergers, arbres isolés, groupés au bord des chemins ou en haies bocagères, potagers,
"jardins de curé", haies ... Tous ces éléments traduisent un équilibre fragile entre les actions de l'homme et les conditions particulières du milieu local. La forte urbanisation qu'a connue la Haute-Savoie dans les années 90 s'est souvent traduite, en milieu rural, par un fort développement de la construction de maisons individuelles, plus ou moins en périphérie des villages. L'insertion de ces constructions dans un environnement encore souvent à caractère agricole assez marqué est difficile : les formes d'urbanisation nouvelles (comme les lotissements) et l'architecture des bâtiments sont bien souvent sans rapport avec leur contexte. Les aménagements réalisés par les particuliers aux abords immédiats de leur maison (jardins, haies, plantations... ) peuvent aussi être en rupture avec le paysage local, par exemple par l'emploi systématique d'essences "exotiques", ou par la répétition de modèles standardisés. Les références culturelles des nouveaux jardins ne sont plus locales, mais procèdent d'une culture souvent urbaine qui est celle des nouveaux habitants. Le cas du lotissement implanté en périphérie de village aux constructions identiques séparées par des haies de thuyas est hélas devenu fréquent... Le risque, si l'on n'y prend garde, est de banaliser les paysages ruraux, et donc notre cadre de vie, par la répétition de quelques formes d’aménagements paysagers toujours identiques quel que soit le lieu.