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Archiscopie

H 2 Archiscopie 41
Le thème : Architecture au futur
L'entretien : Eva JOSPIN
L'espace critique : La biennale de Venise MUOTO VS B+, l'école des beaux-arts revisitées constructivisme en Ukraine
La bibliographie : L'actualité des livres

Avec l'horizon si bouché d'une planète aux abois, peut-on espérer voir plus loin? Peut-on prévoir autre chose que des catastrophes? Construire doit pouvoir se conjuguer au futur. Il s'agit là de proposer des pistes d'avenir. "Où atterrir ?", demandait Bruno Latour en 2017, avant la crise sanitaire. Cette interrogation fait en quelque sorte écho au "Où vivrons-nous demain ?" que Michel Ragon formulait en 1963.
Après les futuristes italiens, les constructivistes russes, les métabo­listes japonais, on avait vu se positionner le Giap, ce Groupe internatio­nal d'architecture prospective qui avait démarré (au palais de Chaillot !) en 1965. Puis les Archigram, Archizoom et autre Superstudio ont pro­duit leurs images, leurs théories, leurs manifestes. On croyait alors en l'avenir ... À 88 ans, Peter Cook, l'un des derniers survivants du groupe Archigram, nous dit qu'il faut être toujours optimiste, c'est un devoir pour un architecte. Aujourd'hui, l'urgence indiscutable est à la décarbo­nation qui, par voie de conséquence, appelle à une nouvelle manière de construire, plus consciente de la question des ressources. Cependant, baisser les émissions de gaz à effet de serre ne doit pas diminuer le niveau d'exigence de la réflexion et de la pensée sur l'architecture et la ville. Souvenons-nous de Team X, groupe européen sans précédent qui, dans son approche critique du Mouvement moderne, s'était emparé de la question sociale pour mieux la croiser avec la question urbaine. Soixante ans après, le sujet reste d'une brûlante actualité, avec l'agenda écologique en prime. Il ne s'agit pas de parler de science-fiction ou d'avant-garde ni de s'installer dans une quelconque nostalgie de l'utopie, mais de poser la question de savoir où se situe aujourd'hui l'espace de la prospective, s'il en existe encore un ... Une vingtaine d'architectes et de paysagistes ont accepté pour Archiscopie de se lancer dans ce champ réflexif et d'en défi­nir les contours actuels. La prospective re-questionne plus que jamais le présent. On peut d'ailleurs se réjouir que la Biennale d'architecture de Venise, placée cette année sous le signe de l'intelligens, déploie tout un arsenal de projets pour répondre notamment au défi climatique. Des projets qui explorent largement le domaine de la recherche et s'ancrent parallèlement dans le concret.
Et tandis que Hans Hollein proclamait en 1970 que "tout est archi­tecture", Dominique Perrault élargit aujourd'hui le spectre en décla­rant que "tout est patrimoine". Une manière de cibler la transformation parmi les priorités absolues. La destruction de l'ensemble de Robin Hood Gardens à Londres et de la tour à capsules Nakagin à Tokyo, deux icônes de l'architecture expérimentale, reste un crève-cœur. La pro­spective n'est certes pas dans la démolition hâtive. Alors, rendez-vous à Barcelone, capitale mondiale de l'architecture en 2026, pour faire le point sur cette indispensable ressource, la prospective, dont l'enjeu majeur est aussi de "faire projet".
Niveau d'autorisation : Public
Référence : Archiscopie
Date : juillet 2025
N° revue : 41
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