Face à beaucoup de constructions réalisées dans les villes et les bourgs anciens depuis vingt ans, l'opinion s'interroge. A quelques rares architectures aimées très vite ressenties par chacun comme une nouvelle richesse dans le paysage bâti, semble s'opposer trop de réalisations insipides, voire pour certains monstrueuses, qui pourraient demeurer longtemps des corps étranger.

En réaction, les années 80 seraient-elles vouées au pastiches, à la neutralité architecturale, ou encore à la restauration systématique de l'existant? Manquerions-nous de créations originales et faut-il encourager, multiplier celles-ci ? Enfin, peut-on échapper à l'opposition, et concilier à nouveau (comme ont su le faire certaines époques) invention et permanence, continuité et renouvellement ?

Cette exposition ne prétend pas répondre à de telles questions. Elle veut d'abord montrer un échantillonnage, aussi complet et varié que possible, de ce qui s'est effectivement construit de 1960 à 1980. Montrer plutôt que juger.

Elle veut aussi permettre au regard que nous posons sur le milieu urbain d'être moins limité aux seuls objets bâtis nouveaux : car les ensembles comptent autant que les pleins, l'urbanisme que l'architecture...

Elle veut enfin, au delà des débats toujours nécessaires sur l'architecture et sur l'urbanisme, inciter à retrouver un projet commun : celui de continuer la ville.