Nos forêts, soumises depuis la création du monde aux aléas des grandes mutations des climats et aux bouleversements géologiques, nous interpellent aujourd'hui sur leur capacité d'adaptation au monde industriel ou aux pressions démographiques. Au travers des âges, elles ont su battre en retraite, conquérir ou reconquérir des terres, se diversifier, s'adapter aux cloisonnements des continents, s'enrichir de formes multiples de vie et se prêter enfin à la satisfaction des besoins humains. L’homme, arrivé bien tard sur la scène de la nature, a entrepris dès ses premiers pas, de la modeler et de l'utiliser. Selon sa sagesse, selon sa science, il doit gérer, enrichir, élargir le patrimoine qu'il a reçu, afin de garder vivantes et protectrices les forêts qui l'entourent. En France, et dans bien des pays du monde, la place faite à la forêt dans l'aménagement du territoire ainsi que la maitrise des équilibres forestiers par les sylviculteurs, ne nécessitent heureusement plus aujourd'hui que des ajustements progressifs. C'est ainsi que chez nous, l'exploitation forestière apparait bien comme un outil mixte, assurant à la fois la récolte du bois et l'amélioration des peuplements forestiers. Par contre, dans certaines zones, notamment tropicales, la pression démographique sur la forêt est malheureusement tellement forte qu'elle met en péril la pérennité des peuplements. Les besoins en bois de feu et les défrichages à but agricole peuvent alors ruiner durablement l'état boisé, avec tous les effets que cela comporte sur l'environnement. Dans de telles situations, seules des décisions politiques fortes peuvent rendre aux sylviculteurs les moyens d'assurer le retour de la forêt. En France, la sagesse de la politique forestière consiste à demander aux sylviculteurs de poursuivre simultanément, partout où c'est possible, trois objectifs : la production régulière de bois, la protection de la nature et le respect de l’environnement, la satisfaction des besoins sociaux.