Quand nous parlons de paysage, chacun de nous évoque des images personnelles, des souvenirs, des émotions souvent liées à l'enfance. Ainsi, notre regard sur le paysage n'est pas seulement constitué de données objectives. La perception que nous en avons n'est pas la même pour tous. Elle varie en fonction de notre culture, de notre histoire personnelle et de l'usage que nous en faisons... Car le paysage a une dimension, à la fois historique, sociale et économique. Chacun lui accorde une valeur affective différente selon que l'on est agriculteur, élu, touriste ou plasticien. Le paysage est donc porteur de mémoire. Il n'est pas composé de trois dimensions mais de quatre. C'est le temps qui le construit et le transforme, à l'échelle géologique, comme à l'échelle humaine. Cependant le paysage n'est-il que le résultat des activités de l'homme et des données de la géologie ? Si l'on s'en tenait à cette définition la seule attitude possible serait de laisser faire. Mais le paysage est aussi porteur de signes qui renseignent sur une réalité immédiate. S'ils signifient que des efforts sont faits, ils vont agir sur les acteurs et les habitants et enclencher des processus de valorisation. S'ils montrent au contraire que la société a une attitude négligente c'est un processus de dégradation qui se développera.
L'Aveyron est un territoire riche de la diversité de ses terroirs. Aujourd'hui encore préservés, pour leur grande majorité d'une banalisation architecturale, urbaine et rurale, les paysages de l'Aveyron sont un patrimoine non seulement à valoriser mais aussi à transmettre. C'est à travers une connaissance partagée par tous que le paysage sera également un outil du développement et de l'identité de l'Aveyron.