L’architecture post-moderne dans sa volonté de communiquer à la fois avec le grand public et une minorité concernée, en général à des architectes, possède un double code, moderne et traditionnel.

Dans le passé, les renaissances classiques ont été associées aux anciennes normes de perfection et d'harmonie, un corps humain parfait et une architecture parfaite étant également assimilés à une harmonie supposée cosmique. Principaux instigateurs du classicisme, mais non les seuls, les Grecs supposaient un ordre universel que la musique, la sculpture et des édifices aux proportions rigoureuses pouvaient représenter. Dans les renaissances classiques, essentiellement la Renaissance italienne, un renouveau de cette perfection, cet ordre et cette harmonie est évoqué, sinon invoqué ; par la suite, au XIXème siècle même et au début du XXème, une part de cet idéalisme apparaît dans les divers courants. Aujourd'hui, le Classicisme Post­Moderne fait aussi revivre des langages classiques pour susciter un idéalisme et un retour à un ordre universel ; il se garde toutefois d'y-mêler toute métaphysique ou toute croyance en un unique symbolisme cosmique.

Certains architectes souhaitent adopter un langage définitif d'architecture qui établirait une relation avec celui, plus riche, du passé et qui utiliserait l'éventail complet des moyens rhétoriques, y compris la polychromie, l'écriture, la nature et l'ornementation. D'autres désirent une clarté urbaine ; ou encore bâtir comme les Anciens, en pierre et en chêne massif ; d'autres veulent rapidement passer en tête. Or cette diversité des prétextes est peut-être de moindre importance comparativement à l'apparition d'une ligne de conduite vaguement adoptée, car une certaine affinité et un certain consensus doivent être mis en place pour que les architectes communiquent avec un public et réalisent des créations révélatrices.